Mercredi 02 août, jour du dépassement. Juillet 2023, chaleur historique

Juillet 2023 le mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde¹. Mercredi 02 aout, jour du dépassement. En 07 mois et 02 jours l'humanité a épuisé plus de ressources que la Terre est capable d’en produire en une année². La force du collectif.

17°C c'est la température moyenne enregistrée pour ce dernier mois de juillet au niveau mondial. Hémisphère sud et hémisphère nord. Terres et mers. La planète est recouverte à 70% d'océans qui peuvent absorber plus de chaleur avant de la restituer, avant de se réchauffer. Ils se réchauffent donc moins vite que les terres. Les accords de Paris sur le climat et la limitation de l'augmentation de la température à 1,5°C, c'est à l'échelle mondiale, pas à sa fenêtre, avec, je le répète, des océans qui recouvrent 70% de la planète et qui se réchauffent moins vite que les terres. Le climat a fortement varié au cours de l'histoire de la Terre et a connu plusieurs âges. Ceci en fonction de la variation au cours du temps de l'inclinaison de son axe (suivant un cycle d'environ 40000 ans) et de la "précession des équinoxes", l'ellipse de la Terre autour du soleil n'est pas régulière mais elle évolue, elle aussi selon un cycle (environ 25000 ans). Ces changements entre ces différents âges s'est toujours fait de manière progressive, sur des milliers d'années, laissant ainsi la possibilité aux écosystèmes de s'adapter. Aujourd'hui ce qui n'est pas normal c'est la vitesse à laquelle la planète se réchauffe et c'est bien de cet emballement que l'Homme est responsable depuis l'époque industrielle.

Macron, le candidat de l’écologie³ n’est pas le président de l’écologie⁴. Appeler à une pause dans la réglementation environnementale européenne parce que d’autres ne font pas autant d’efforts que nous (Chine, USA) me paraît être un argument enfantin (« si lui le fait pourquoi pas moi ? » - disant cela j’ai envie de demander pardon à tous les enfants). Il serait bon de se hisser à la hauteur de l'histoire que l'on aime se raconter et de l'incarner. Faisant partie des pays supposément leaders à l'échelle internationale je pense qu'il s'agit de notre rôle. Nous nous réclamons des Lumières, il y a des idées que l'on peut défendre et propager. La France, pays de la Révolution, agissons en faveur d'une Révolution écologique. La France pays de la Liberté, agissons en pays libre et au nom de la Liberté. La liberté c'est agir pour ce qui nous semble juste. Ce n'est pas faire ce qui nous chante, ce n’est pas faire ce que font les voisins, ce n’est pas faire ce que l'on veut quand on veut. Ça c'est être dicté par ses désirs et les désirs sont conditionnés. Se garder la possibilité de faire tout ce que l'on veut c'est être prisonnier/ère même de l'idée de liberté en plus de ne jamais rien faire. Dans ce cas-là notre liberté ne peut pas être conditionnée par le comportement d'autrui, c'est être à l'inverse de la liberté, c’est être irresponsable.

Personnellement je pense que cela ne limite pas à un problème politique ou sociétal. Nous vivons une époque moderne, qui modernise plus que ce qu'elle évolue. Qui optimise, qui veut faire mieux plutôt que faire bien. Nos métiers sont des hyperspécilisations qui ne communiquent plus entre elles et qui de fait ne se replacent pas dans un ensemble global. Nous devons toutes et tous devenir des expert•e•s dans une branche de notre domaine et on se définit pour beaucoup de cette manière-là. Cela fait partie, selon moi, du problème. Nous apprenons plus souvent des techniques et des méthodes plutôt qu'à développer notre raisonnement, ainsi nous faisons résonner le raisonnement d'autres personnes. Il y a des intelligences qui jugent, qui fixent et qui réduisent. Parfois pour se rassurer (« si je sais que le climat a été plus chaud par le passé, alors ce que comprend de ce qui se passe aujourd'hui c'est ok »). Faire mieux, être meilleur·e ne veut pas nécessairement dire faire bien, être bon·ne. Parfois pour se définir socialement, on réduit autrui pour se valoriser. On se définit en se différenciant plutôt qu'en s'affirmant. Ce n'est pas la vérité que l'on recherche mais à se rassurer. Comprendre un phénomène ou une autre personne c'est des nuances, de la complexité (complexité ne veut pas dire difficulté) mais si c'est sa valeur que l'on cherche à travers l'autre, nous n'avons pas tant d'intérêt à connaître cet•te autre que l'on juge différent•e. De la manière nous ne cherchons pas à comprendre ce qui se passe dans son ensemble, hyperspécialisé·e·s dans notre domaine nous avons démissionné des autres. Nous sommes dans une société de performance donc du mesurable. Nous mesurons les pays à leur PIB comme nous nous mesurons pour nous attribuer de la valeur. Jouons-nous un jeu que nous avons choisi ou le jouons nous simplement par peur de perdre ? L'Homme moderne (se) mesure, optimise. Homo sapiens, l'Homme qui sait, il n'est pas dit que l'Homme comprenne. Ce n’est pas, en priorité, nos techniques qu'il faut faire évoluer mais nos idées (qui portent nos techniques) et pour ça il faut pouvoir parler, échanger et dépasser la peur de l'autre, la peur du jugement, la peur de soi finalement.

Jack Hob

 

¹ https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/07/27/climat-juillet-2023-en-passe-de-devenir-le-mois-le-plus-chaud-jamais-enregistre-dans-le-monde_6183618_3244.html

² https://demarchesadministratives.fr/actualites/jour-du-depassement-l-humanite-a-epuise-toutes-les-ressources-de-la-terre

³ https://www.lesechos.fr/elections/presidentielle/a-marseille-macron-devient-le-candidat-de-lecologie-1401166

https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/12/industrie-macron-appelle-a-une-pause-dans-la-reglementation-environnementale-europeenne_6173001_823448.html